
Saint-Michel écrasant les anges rebelles
1658-1660
On sait qu'un Saint Michel terrassant les anges rebelles de Nicolas Mignard se trouvait autrefois dans la chapelle Saint-Michel de la chartreuse de Villeneuve, dans un retable commandé en 1651. À cet emplacement se voyait auparavant une chute des anges de Raymond Boterie du début du XVI ème siècle.
La chute des anges expulsés du ciel est évoquée dans l'Apocalype (XII, 7-12):« Michel et ses anges combattirent contre le dragon, et celui-ci les combattit avec ses anges ; mais le dragon ne remporta pas la victoire et ne put maintenir leur position au ciel.
II fut précipité, le grand dragon, le Serpent ancien, qu'on appelle le diable et Satan, celui qui égare le monde entier. Il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui ».
Suivant scrupuleusement le texte, Mignard a représenté le serpent entouré de ses suppôts dans le bas de la composition; l'archange plonge vers eux en brandissant son épée. Autour de ses ailes déployées, l'espace est vide, parcouru dune lueur lointaine. La partie inférieure du tableau est au contraire encombrée par les corps des mauvais anges précipités les uns sur les autres tandis que Satan darde des yeux furibonds et une langue fourchue vers son vainqueur.
Mignard n'a pas tenté de donner à son œuvre une ampleur cosmique comme l'avait fait Rubens rivalisant avec Michel-Ange (Munich, Alte Pinakothek) ou Fréminet à la chapelle de Fontainebleau (1608-1619). Son tempérament ne l'y portait pas et il reste fidèle à sa méthode qui est de traiter les sujets sacrés comme une aventure humaine.
Présentation de l'œuvre
1658-1660
Caractéristiques
Huile sur toile
H : 2.91 L : 1.91
Données spécifiques
2008.1
Don de la Ville d'Avignon à l'Institut Calvet en 2008
Proviens de la Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon acquis par la ville d'Avignon en 1971
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.
