Bouquet de fleurs dans un vase posé sur un entablement en pierre

Ces "floralies" sont présentées installées dans des niches en trompe-l'œil et disposées selon une nature très savante et recomposée, motif de prédilection de l'artiste qui explique ses succès auprès d'une clientèle qui utilisait les peintures de fleurs pour décorer leur intérieur domestique. Il s'agit d'un art parfait. 

Pieter Hardimee était un peintre de nature morte flamand du XVIIe/XVIIIe siècle spécialisé dans la peinture de fleurs.

Un bouquet associant de nombreuses espèces de fleurs, dont une rose, une tulipe, des marguerites, un liseron et un iris, est disposé dans une urne posée sur un entablement de pierre, devant une niche peinte en trompe-l’œil. Ce type de présentation frontale semble relativement fréquent dans l'œuvre de Pieter Hardimee, si l'on en juge par la Nature morte de fleurs d'été, signée et vendue chez Sotheby's à Londres en 1983, la Nature morte de fleur, passée en vente à Amsterdam en 1984, et une paire de toiles signées, montrant deux bouquets également dans des urnes, vendues chez Lingenauber à Düsseldorf en 1990.

Élève à Anvers de son frère Simon (1672-1737), lui-même peintre de fleurs et de fruits plutôt dans la tradition de Gaspar Pieter Verbruggen le Jeune (1664-1730), il semble qu'Hardimee ait séjourné à La Haye de 1697 à sa mort. On ne connait presque rien de sa vie, s1 ce n'est qu'il a collaboré à La Haye avec Terwesten pour la réalisation de plafonds. II semble qu'il ait peint des corbeilles de fleurs dans un format horizontal et qu’il ait réalisé des représentations florales sur toile, associées à des boiseries ou à des stucs, pour décorer les intérieurs de riches demeures bourgeoises.

Dans notre bouquet, Hardimee ordonne et recompose à sa guise une nature très variée, selon une mise en scène très décorative qui semble un écho affaibli des compositions virtuoses d’un Jan van Huysum (1682-1749). Par la juxtaposition d’espèces de fleurs aussi disparates, aux couleurs chatoyantes et variées subtilement rendues, l’artiste confère à son œuvre un caractère des plus séduisants. Le mariage harmonieux des couleurs, d’une belle intensité, notamment le bleu de l’iris opposé au blanc et au rouge de la tulipe, ou l’association, au centre, du rose, du bleu et du blanc, ajoute encore au pouvoir de séduction inhérent à ce type de peinture. L’exécution, habituellement minutieuse, voire précieuse, est ici malheureusement desservie par l’état de la couche picturale. Seules quelques parties mieux préservées, comme l’iris bleu et la tulipe, témoigne du vrai talent du peintre.

Notre composition appartient à une production de peinture chevalet caractéristique de cet artiste anversois rare, petit maître certes sans grande originalité, mais dont le métier atteint un haut niveau de qualité. Il est, comme son frère, très peu représenté dans les collections publiques françaises.